Les ressources durables des jeunes entreprises et leur rôle

  1. Les fonds propres

Pour beaucoup d’économistes, le montant du capital social (et par la suite celui des fonds propres) est un élément majeur dans le développement d’une entreprise. Il est d’autant plus utile qu’il constitue la première ressource mise à la disposition de l’entreprise. De fait, il représente la source initiale lors de la création d’une société car c’est le point de départ qui doit permettre le bon déroulement du cycle d’exploitation.

Ainsi, il est indéniable que les fonds apportés par les actionnaires constituent un prérequis au bon développement d’une entreprise. Ils doivent être une base solide pour l’entreprise, lui permettant d’investir et de faire face à ses charges d’exploitations. Cette source de financement doit être nécessairement à la hauteur des exigences du secteur d’activité visé.

2. Le crédit bancaire : la dette 

Pour les banques, le crédit bancaire permet de compléter le capital initial d’une entreprise pour le financement des investissements. Il compense le besoin de financement des actionnaires. Selon l’économiste Laurent Batch, le crédit bancaire ressort comme une variable d’ajustement des ressources aux besoins de financement. La dette remplit une fonction de « bouche-trou » même si le trou peut être énorme. Il est en ce sens un moyen de financement résiduel (complémentaire).  

Pour Laurent Batch, le crédit bancaire n’est pas seulement une ressource dont le recours est imposé par un défaut de fonds propres mais il est aussi recherché pour ses avantages propres : 

  • Il permet des économies fiscales, les intérêts sont fiscalement déductibles, 
  • Il permet de mettre une pression positive aux dirigeants car dorénavant la société doit dégager un cash-flow positif pour rembourser la créance,
  •  Il permet aussi aux actionnaires de maximiser la rentabilité de l’actif économique. 

On peut souligner que le crédit bancaire peut être une ressource substituable aux fonds propres lorsqu’il peut être instrumentalisé, c’est-à-dire lorsque la dette peut être gérée de manière active. Dans ce cas, le crédit n’est pas utilisé quand les autres ressources font défaut ; au contraire, il est utilisé parce qu’il est plus opportun que les fonds propres. 

Cette instrumentalisation permet d’obtenir une utilisation optimale du crédit bancaire. Les deux avantages sont : 

  • La possibilité pour l’entreprise de différer sa dette bancaire ou d’en précipiter son remboursement. Cette gestion active du crédit bancaire est très importante car elle permet de maîtriser le temps et les rythmes de remboursement. 
  • Une meilleure maîtrise du coût net de la dette bancaire permis par l’économie fiscale des intérêts déductibles.

Même si l’entreprise n’a pas besoin de capitaux supplémentaires, il est vivement conseillé de souscrire un crédit bancaire lorsque l’environnement y est favorable (taux d’intérêt faible). Il est également conseillé à une petite entreprise de s’endetter au moment où elle possède la confiance de sa banque. En effet, les entreprises et particulièrement les PME se heurtent à une difficulté récurrente : celle de trouver des financements externes au moment où elles éprouvent un besoin de financement.

3. Les subventions 

Dans un environnement de plus en plus concurrentiel, solliciter une subvention est devenu un acte de gestion éclairé de nature à garantir la pérennité d’une entreprise par la préservation de ses ressources financières.  

D’après certains économistes ayant une vision macro-économique de la subvention, les subventions ont pour principale mission de soutenir une activité économique naissante, ou bien en proie à des difficultés structurelles. Les subventions sont à priori destinées à soutenir des activités qui concernent l’intérêt général donc utiles sur une longue période. 

L’environnement économique mouvant et difficile doit pousser les pouvoirs publics à soutenir l’activité de certains entrepreneurs. Ainsi, les entreprises parviennent à mettre en place de nouveaux projets promoteurs pour l’avenir, qui n’auraient pas pu être envisageables sans ces aides et subventions publiques. Et pour elles, les subventions constituent un levier de financement important. Malheureusement, la plupart des subventions sont méconnues des entrepreneurs et les procédures pour y accéder peuvent s’avérer complexes.

Pour des juristes, une subvention accompagne le créateur d’entreprise dans un projet de développement mais n’est pas un mode de financement car la subvention permet uniquement la mise en œuvre d’un projet entrepreneurial en garantissant la pérennité de l’entreprise contre le risque lié à l’insolvabilité de celle-ci. En effet, une subvention évitera à l’entreprise d’utiliser excessivement ces ressources financières.  

Comme on vient de le voir, la subvention n’est pas un mode de financement pour un projet entrepreneurial mais plutôt une aide destinée à permettre à l’entreprise nouvellement créée de sauvegarder ces fonds propres. Elle n’est pas destinée à être remboursée. Elle est définitivement acquise à l’entreprise, sauf lorsque cette dernière ne respecte pas toutes les conditions qui sont fixées pour son octroi.